d’après un texte de M. André Montoux (†), Bulletin de La Société Archéologique de Touraine – Tome XLIII de l’année 1991.
L’imposant ensemble architectural d’Argenson est aménagé dans un parc d’une centaine d’hectares, à peu de distance au nord ouest du bourg de Maillé (37800). Si la presque totalité de ses arbres a disparu (cf plan d’Etat Major du XIX ème siècle) pour faire place à des cultures, son enceinte est encore integralement debout, formant un quadrilatère dont le côté longeant la route des Doucets mesure plus de 1.3 km. Les murs, de hauteurs inégales, sont partout couronnés de lierre (1991).
En son milieu, face à la ferme, débouche l’allée qui desservait les différents édifices présentés ici tour à tour: l’auditoire, l’église, son presbytère, les pavillons d’entrée, le château lui-même et son importante fuye.
Le château que nous voyons aujourd’hui n’est pas celui que René de Voyer d’Argenson entreprit de restaurer et dont il parle en 1686. Ses descendants, qui accédèrent aux plus hautes charges de l’Etat, le trouvèrent sans doute à l’époque trop modeste pour tenir dignement leur rang. En 1729 (date du plan présenté), Marc-Pierre d’Argenson acheta le château des Ormes où peu à peu toute la famille se transporta. Le domaine d’Argenson fut loué, mais le château abandonné. Durant plus de deux siècles, le bâtiment subit des dégradations de toutes sortes: nombreux bâtiments rasés, portes et fenêtres détruites, lambris arrachés, pavages disloqués, parc anéanti…. Ouvert à tous les vents ce n’était plus au ilieu des champs cultivés qu’une ruine pathétique auprès de laquelle on songea un moment à faire passer l’autoroute A10, en dépit de l’arrêté du 21 octobre 1947 qui a inscrit tout cet ensemble à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. Ce danger ayant été écarté, la famille d’Harcourt entreprit au milieu des années 1970 de mettre un terme à cette situation. Depuis quarante ans, le château a été restauré et est redevenu habitable, le dessin du parc a été restitué, et l’ensemble des édifices du domaine fait régulièrement l’objet de campagnes de restauration, restitution et consolidation.
photographies PashRash
